Hélène de Montgeroult - Etudes in Classica *5 stars*

"Clare Hammond avoue avoir longtemps cherché la clé de cet univers - elle l'a trouvée." — JB

Jadis totalement ignorée, Hélène de Montgeroult est aujourd'hui devenue presque connue, notamment grâce aux enregistrements de Nicolas Horvath (Grand Piano) et d'Edna Stern (Orchid), sans compter quelques apparitions dans des récitals consacrés aux compositrices. Dans le domaine pianistique, on peut la considérer comme la plus douée des compositeurs français de sa génération, plus personnelle même que Hyacinthe Jadin et Boëly. Outre ses sonates, celle qui fut la première professeure de piano du Conservatoire de Paris a laissé un Cours complet pour l'enseignement du forte-piano, publié en 1816 - au total 114 études. Au contraire de la plupart des études de son temps et même-a-delà, l'argument pédagogique semble presque secondaire par rapport à la quête d'expression musicale. On n'est jamais très loin du premier Beethoven mais aussi de Schubert, qu'elle ne pouvait évidemment pas connaître, et même du Mendelssohn des Lieder ohne Worte, voire parfois de Schumann. C'est que Montgeroult a su capter les tendances les plus originales d'une sensibilité qui parcourait alors toute l'Europe. Dans les vingt-neuf études choisies dans le Cours complet par Clare Hammond, rien n'est médiocre et l'on rencontre fréquemment de vraies merveilles. L'interprétation de ces pièces requièrent une approche délicate fondée sur la qualité du son, l'enchaînement en souplesse des harmonies et l'équilibre entre la clarté de l'exposé et un mystère intime qu'il convient d'aborder en douceur. Clare Hammond avoue avoir longtemps cherché la clé de cet univers - elle l'a trouvée.