"une réalisation plus qu’impeccable" — Sophie Bourdais
Il a beau avoir précédé, rencontré (plusieurs fois) et très certainement influencé Mozart, composé une trentaine d’opéras et connu un véritable succès en son temps, le compositeur et violoniste tchèque Josef Myslivecek (1737-1781) n’a été que tardivement réhabilité en tant que musicien de premier plan. Son œuvre pour clavier (clavecin ou pianoforte) suscite encore si peu d’intérêt qu’il a fallu, pour ce disque, éditer de nouvelles versions des deux concertos, en revenant aux sources manuscrites. La musique est pourtant de belle qualité, quoique le répertoire soit restreint, et l’on apprécie de la goûter gravée, pour la première fois, dans son intégralité, dans une réalisation plus qu’impeccable.
Principale artisane de cette redécouverte, la pianiste britannique Clare Hammond a bien choisi ses complices, trouvant dans l’Orchestre de chambre de Suède et le chef Nicholas McGegan les partenaires idoines pour une restitution brillante, expressive et dynamique des concertos. Le jeu de la soliste est fluide, son toucher sûr et délicat. En solo, sur un Steinway D qui ne fait jamais regretter le clavecin ni le pianoforte, elle exécute avec grâce les Six Divertimentos faciles, miniatures d’une fausse autant que redoutable simplicité, et donne des résonances quasi orchestrales à certaines des Six Leçons faciles.